L'ortie partie 2
- besoindenature

- 27 oct.
- 3 min de lecture
Nous avons déjà parlé de cette plante piquante et revigorante au printemps et j’avais évoqué le fait d’écrire une deuxième chronique tant il y a à dire à son sujet. Voilà chose faite.
Aujourd’hui, alors que nous entrons dans la saison de l’automne, je vous propose de revenir sur Urtica dioica, la grande ortie.
Si vous vous sentez envahis par cette plante dans votre jardin, alors écoutez bien ce que je vais vous dire, car il se peut que vous changiez d’avis ou de regard.

Pour commencer, je vais vous parler des graines dont elle se pare, dès la fin de l’été. Si vous vous souvenez, j’expliquais que dioïca, dans son nom latin, signifiait qu’il y avait un pied mâle et un pied femelle. Or les graines, qui nous intéressent, se trouvent sur les pieds femelles.
Comment différencier les pieds femelles des pieds mâles ? Eh bien les grappes de graines sont situées sur les pieds femelles. Et comme on les trouve en très grande quantité, elles ont tendance à tomber vers le bas à cause de leur poids.
Les pieds mâles arborent des petites fleurs d’un vert clair, dressées vers le ciel ou à la verticale.
Pour la récolte : Une fois que vous avez bien différencié les deux pieds, vous pouvez couper les tiges d’orties femelles, les mettre à sécher la tête en bas dans un sac papier pendant quelques jours, puis, lorsque les feuilles sont sèches, vous secouez votre sac pour faire tomber les graines au fond.
Les micronutriments que contiennent ces graines sont parfois comparés à à un « superaliment ».
Nathalie Deshayes, botaniste, sur son blog plantes sauvages comestibles, mentionne les vitamines contenues dans ces bombes nutritionnelles (qui ne vont pas vous exploser à la figure, mais plutôt vous rebooster si vous en avez besoin).
On y trouve des vitamines A et C en grande quantité, de la vitamine E, qui est antioxydante, et on trouve surtout de bons acides gras ce qui fait de ces petites perles vertes, un tonifiant général recommandé en cas de fatigue et de surmenage. On peut consommer les graines en les mélangeant à du beurre ramolli, de la salade ou dans des yaourts.
On peut également faire une infusion des feuilles et des graines d’orties qui, mélangées à un petit peu de vinaigre légèrement chauffé, sert de lotion pour revitaliser les cheveux un peu fatigués. Et hop ! Voilà une chevelure brillante et mousseuse !
Et ça marché également sur le pelage des animaux ! Pierre Lieutaghi, ethnobotaniste, mentionne dans son livre des Bonnes herbes, l’usage des graines d’orties par des paysans danois en 1822 auprès de leurs chevaux.

Quelques jours avant de les vendre, ils rajoutaient dans leur nourriture, des orties séchées en graines, afin de faire briller leur poil et de prévenir d’éventuelles maladies.
On se servait également de l’ortie autrefois, comme d’un dégraissant qui aidait à nettoyer la vaisselle ou les vitres.
C’est quand même une plante très complète dans son spectre d’action, et ce n’est pas fini.
Riche en fibre, on la retrouve pour un usage assez souvent ignoré.
Eh oui ! On pense au Papyrus pour faire du papier mais l’ortie ne nous vient pas forcément à l’esprit. En fait comme elle contient beaucoup de fibres dans sa tige, elle convient parfaitement pour fabriquer un papier très solide.
Du papier au tissu, il n’y a qu’un fil. Car, On a retrouvé dans une tombe funéraire au Danemark, des vestiges de tissu à base d’orties, qui datent de l’âge du Bronze.
Aujourd’hui le fil d’ortie est encore fabriqué au Népal pour l’artisanat. Et vous avez peut-être entendu parler de la ramie, ou l’ortie de Chine, qui sert à fabriquer des tissus depuis très longtemps.

Il me faut maintenant arrêter cette chronique, et J’espère que vous regarderez les orties de votre jardin d’un autre oeil à présent.
Je vous donne rendez-vous à la prochaine plante !





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