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La cuisine sauvâââge !

Dernière mise à jour : 29 avr. 2021

Du plus loin que je me souvienne, l'univers végétal m'a toujours fasciné. Cette renaissance à chaque printemps interpellait la petite fille que j'étais et qui se sentait bien quand elle était entourée de "vert", ce qui dans la campagne normande était fréquent !


Petite, ma maman m'a appris à récolter les génottes, les noisettes de terre. Un régal et un trésor pour moi et surtout, un intérêt qui est né.



J'ai commencé à m'intéresser plus sérieusement aux plantes sauvages, vers 20 ans avec un livre de cuisine sauvage de François COUPLAN dont le titre m'avait interpellée "Vivre en pleine nature, le guide de la survie douce". Lors de mes randonnées en itinérance, à cette époque, je commençais à en utiliser et à en cuisiner dans des plats sommaires, comme des chapatis.


Il m'a cependant fallut attendre ma deuxième grossesse, pour consommer assidûment et d'une manière quasiment intuitive, des bouillons d'orties. J'ai découvert avec émerveillement par la suite que c'était LA plante de la femme enceinte. Cela tombait bien !!


Ensuite c'est aux côtés de Louis Espinassous, biologiste, écrivain, conteur et animateur nature que j'ai été formée à l'ethnobotanique, l'étude des relations entre les plantes et les hommes. Avec lui et auprès de Grégoire Voisin, formé auprès de François Couplan, j'ai découvert la cuisine sauvage.


Aujourd'hui, je récolte presque tous les jours, au printemps et en automne et je cuisine, je transforme toutes ces délicates sauvageonnes. Et bien-sûr, je propose quelques ateliers de cuisine sauvage !


Pourquoi les consommer ?


Car elles sont là, sous nos yeux et sous nos pieds, elles sont gratuites, souvent en abondance et leur goût est tellement différent des légumes cultivés !


Outre leur goût, les études d'ethnobotanique nous indiquent qu'elles ont très souvent des vertus médicinales. La médecine chinoise quant à elle nous indique que si une plante pousse à un endroit et à une saison précises, c'est qu'elle peut agir positivement sur notre organisme. Local et de saison, ça vous rappelle quelque chose ? Un mode de vie sain et recommandé pour notre bien et celui de la planète !


Mais on consomme aussi ces sauvageonnes pour le plaisir ! Plaisir de les cueillir, de les préparer et de surprendre aussi.


Il existe déjà beaucoup de blogs sur la cuisine des plantes sauvages je ne vais pas les copier, (je vous mets quelques liens de sites en bas de cette page), je vais juste vous faire part de quelques plantes simples et faciles à reconnaître que vous pourrez utiliser chez vous.


Mon objectif est que chacun s'autonomise et se lance pour récolter, cueillir, cuisiner, fabriquer, inviter et se régaler !


L'ortie

(urtica dioica L et Urtica urens L)


Voici une des plantes les plus simples à reconnaître car on s'est tous fait piquer par elle un jour ou l'autre !

J'utilise donc des gants et une paire de ciseaux pour la récolter.




Elle présente plein d'avantages ! D'abord, elle est présente presque toute l'année.


Ensuite, elle est bourrée de vitamines : A, B1, B2, PP, C (6 fois plus que l'orange) et de minéraux : calcium, phosphore, fer, sodium, potassium et magnésium. C'est une bombe énergétique et reminéralisante !!

Sa consommation sous forme de tisanes, de soupe, d'infusions à froid ou de smoothie agit sur les cheveux, les ongles et les os qu'elle fortifie.


Ensuite, elle contient jusqu'à 40% de son poids sec en protéines, plus que le soja ! Ce qui n'est pas négligeable, en ces temps où l'élevage intensif de bétail cause de graves problèmes environnementaux (notamment liés à la culture du soja pour nourrir les bêtes).


Pierre Lieutaghi, dans son ouvrage "le livre des bonnes herbes" met en avant son effet hémostatique. Elle peut arrêter des hémorragies puissantes ou des saignements de nez, grâce au suc frais mélangé à un peu d'eau.


Le vert éclatant des orties lorsqu'on les cuit indique leur richesse en chlorophylle, pigment proche de l'hémoglobine du sang puisque leurs molécules sont semblables à une près !

Il faut bien faire attention de la récolter loin des pollutions ou sur les chemins trop fréquentés par des chiens. Si l'on veut préserver toutes ses vitamines, il vaut mieux la consommer dans des infusions à froid, ou séchées, ou bien contrôler la chaleur de la cuisson .














COMMENT LES CUISINER ?


Comme tout légume vert, épinards, blettes : en samoussas, en tarte salée, quiche, en soupe, dans du houmous, en farce dans des galettes de sarrasin, en pesto, en salade coupées très finement, dans des gâteaux...Pourquoi se limiter ?

Je vous poste ici quelques recettes réalisées lors de notre stage de cuisine sauvage du 27 octobre, réalisé au restaurant la Toile Cirée de Rodez (Merci Aurélie Lapopotte)!


Pesto aux plantes sauvages (Orties, plantain, pissenlit, lierre terrestre (petite dose), alliaire, pimprenelle, ciboulette sauvage, ail des ours...)


Ingrédients :

  • 2 bouquets de plantes sauvages

  • 2 petites gousses d'ail

  • 3 cuillères à soupe bombées de Rodez râpé (fromage proche du Parmesan)

  • huile d'olive

  • 3 cuillères à soupe de noix ou d'amandes hachées menu

Hâcher finement les plantes, l'ail, le fromage, les noix/amandes. Mélanger le tout avec de l'huile d'olive jusqu'à obtenir une pâte lisse.



Potiron truffé aux orties *


Pour 4 personnes :

- 1 potimaron de 1kg

- 100g d'orties

- 2 oignons

- 1 gousse d'ail

- persil

- un peu de lait (facultatif)

- 1verre de raisins secs

- 2 oeufs


Décalotter le potiron, enlever les graines, réserver la chair dans un plat. Une fois creusé, le faire cuire à l'autocuiseur pendant 20mn environ. Il ne doit pas être trop cuit, ni trop cuit, sinon il sera difficile à farcir.

Préparer la farce avec les orties hachées finement, précuites dans un peu d'huile à la poêle avec les oignons et l'ail. Ajouter hors du feu les raisins secs, les oeufs battus et si besoin un peu de lait.

Remplir le potiron de sa farce et passer à four chaud environ 30mn.


*Recette d'Annie-Jeanne et Bernard Bertrand extraite de leur livre "Saveurs d'orties", Editions du Terran.





Crédit photos génottes : http://lapopotteherbivore.blogspot.com/







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